Jeanne Toussaint, figure emblématique de la Maison Cartier
Au début du XXème siècle, la jeune Jeanne Toussaint quitte les faubourgs de Bruxelles pour Paris. Arrivée dans la capitale, sa sœur l’introduit dans son univers de demi-mondaine où elle se fait un nom parmi les cocottes de l’époque. Elle se distingue également en décorant des sacs de broderies et de perles, et se lie d’amitié avec Gabrielle Chanel. On l’a surnomme déjà Pan-pan : la panthère. Tel un animal totem, le félin la suivra durant toute sa vie.
A la veille de la première guerre, la rencontre de Jeanne Toussaint avec Louis Cartier signe le début d’une histoire passionnelle, et passionnante. Muse de ce dernier, elle incarnera la panthère de Cartier. Nommée d’abord responsable du département « sacs, accessoires et objets », elle deviendra directrice de la haute joaillerie de la Maison en 1933.
Beauté racée, son goût est sûr et ses idées détonantes. Pour magnifier les pierres, elle efface les montures en les rendant moins visibles. Elle ose les couleurs, les associations surprenantes de l’onyx et du corail, ou encore de l’améthyste et de la turquoise, et invente même le tutti frutti. Elle remet aussi l’or jaune sur le devant de la scène à une époque qui fait la part belle au platine.
Alors que la panthère l’obsède, elle est à l’origine du bestiaire de Cartier : libellules, serpents, etc. Mais ce n’est que dans les années 50 qu’elle arrive enfin à reproduire l’allure du félin en trois dimensions, signature prestigieuse de cette femme audacieuse qui elle a laissé sa patte dans l’histoire de la joaillerie. La Panthère de Cartier fait d’ailleurs toujours parlé d’elle, à l’image de cette bague en diamant, émeraude et onyx adjugée à CHF 25'000.- en septembre dernier, chez Sotheby’s.
Cette personnalité aussi intrigante qu’inspirante, a grandement influencé la joaillerie contemporaine. La Maison Cartier lui rend hommage ici.